Le début d'une amitié ? [PV Natsumi ]

Les cours avaient débutés avec un soleil radieux. Dans les classes je faisais en sorte d’être toujours au fond de la pièce. Ne voulant pas être dérangé, ni regardé. A mes débuts dans le lycée, les élèves se moquaient de moi parce que je n’avais plus qu’un œil. J’avais le droit d’être surnommé « le borgne » ou encore « le cyclope »…Je ne me suis pas montré violent avec eux. Je leur ai juste fait comprendre qu’il ne falait pas m’énerver…
Bref tout ça c’est du passé. Le passé…Quelque chose de très douloureux pour moi. J’y pense chaque jours de ma vie. Dès fois j’ai envie de tout arrêter, de baisser les bras et de me tuer. J’en est assez de cette souffrance. En parlant de douleur, mon œil…Enfin façon de parler, me faisait mal de temps à autre. J’avais remarqué qu’une fille blonde me lançait des regards intrigué…J’ai horreur que l’on me regarde ainsi. J’ai l’impression d’être une bête de foire. Les autres filles de la classe me regardait avec un certain désir dans les yeux. Répugnant…Qu’est-ce que j’avais d’attirant ? Le fait d’avoir un cache-œil les excitaient ? Tch, n’importe quoi…Malheureusement, nous le groupe Aikemasen somme mélangé au groupe Ai yuukou. Donc la plupart des personnes cherchaient absolument à devenir amis avec les autres… Mais nous n’avions pas le droit. J’ai décidé de rentré dans ce groupe, car justement j’aime la solitude. Je n’ai pas besoin d’amis et encore moins de petite copine…
Du moins c’est ce que je pense. Personne n’aime être seul. Même moi, même si j’ai du mal à l’avouer, je n’aime pas la solitude. Durant deux ans je n’ai connus que ça. La cloche sonna la fin des cours, ce qui eut pour effet de me sortir de mes pensées. Je ramassa mes affaires et les rangea dans mon sac. Je n’adressa aucun signe au prof, ni aux autres élèves.
Vu que j’étais en avance sur mes devoirs, comme d’habitude…Je m’autorisa une pause au bord du lac, qui se trouve non loin du lycée.

J’aimais cet endroit. Il était calme, paisible…Un endroit pour moi.
Une fois arrivé, je m’installa au bord de l’eau. Je me pencha légèrement pour voir mon visage se refléter dans le liquide. Le souvenir que m’a laissé cet homme est gravé sur mon visage pour toujours.
Je me demande encore pourquoi j’ai eu le droit à un tel traitement.
Je me regardai encore et toujours. J’enleva mon cache-œil. Ma paupière droite, elle, était et restera close. Naturellement il n’y a plus rien en dessous. La cicatrice commençait au dessus de l’arcade sourcilière, passant au dessus de ma paupière et prend fin un peu en dessous de la pommette. J’avais un visage horrible. Je me détestais. Je haïssais ma vie…Je porta une main à mon œil invalide, la douleur était toujours présente…

Les cours n’étaient pas encore terminés. Il restait peu de temps avant la fin, mes ces quelques minutes me paraissaient si longues … Pendant toute l’heure, je ne faisais que de regarder l’horloge, accrochée en haut du mur de la salle, toute les cinq secondes. J’avais hâte que ça se termine, les cours étaient si ennuyeux.
J’avais prévus d’aller me reposer près du lac. Là bas, tout était calme, on pouvait s’y détendre.
C’est vrai qu’il n’y avait presque jamais personne au lac, et même si je n’aimais pas la solitude, ce jour là, j’avais juste besoin de me reposer. Je fut aussitôt sortie de mes pensées quand la sonnerie annonçant la fin des cours retentit.
Je saisis brusquement mes cahiers et ma trousse, les mis dans mon sac et partis en courant sans même prendre le temps de le fermer. J’étais partie comme une furie, ce n’était pas dans mes habitudes, mais je me sentais étouffée dans cette salle de cours. Une fois arrivée dehors, je m’arrêtai au bords des quelques marches qui me séparaient de la cour pour profiter un peu de l’air qui était si frai. Le ciel était dépourvu de nuage, il était d’un bleu magnifique.
Quelle belle journée ! Et au lieu d’en profiter, on nous enferme dans une salle ?!
Je descendis les marches en sautillant légèrement, contente d’être enfin sortie.
Je marchais tranquillement en direction du lac, profitant des légères brises qui venaient caresser mon visage.
J’étais de nature joyeuse, mais quand les journée étaient belles comme celle-ci, ma bonne humeur ne pouvait pas disâraître de sitôt. J’étais presque arrivée au Lac, l’air se faisait de plus en plus frai.
J’aimais beaucoup aller à cet endroit, mis à part le fait qu’il n’y ait pratiquement personne, ce lieu était relaxant.
Mais c’était un peu dommage … Pendant les belles journées ensoleillées comme aujourd’hui, j’aimais passer du temps en compagnie de mes amis. Etre seule, je ne peux pas toujours supporter.
De plus, j’étais de nature très bavarde, donc, quand j’étais seule, je n’avais personne à qui parler.

J’étais enfin arrivée près du lac. Je m’arrêtai un instant, cherchant du regard un endroit où m’installer.
C’est alors que je vis quelqu’un assit au bord de l’eau. Un jeune homme que je n’avais jamais vu auparavant.
Dans ce cas, il devait être un élève du Groupe Aikemasen.
En parlant de ce groupe … Je ne les comprenais pas vraiment. Moi je ne pourrai jamais faire partie d’une classe où l’Amour et l’Amitié sont interdits.

J’avançai en direction du jeune homme. Ben quoi ? Vous ne croyiez quand même pas que j’allais aller m’installer ailleurs et rester seule ?! J’étais d’humeur à aller discuter, et je me fichais de connaître ou non cette personne.
Il était assit, regardant son reflet dans l’eau, une main posée sur son œil.
Est-ce qu’il était blessé ?
M’enfin, ce n’était pas important. Je m’approchai de lui, et m’installa à ses côtés.
Je le regardais, en affichant, comme à mon habitude, un chaleureux sourire.

« Bonjour ! ^^ »

Ma tête se tourna alors vers l’eau du lac. J’y observai un instant mon reflet, puis releva la tête vers le jeune homme.

« Je m’appelle Natsumi ! ^^ Et Toi, comment tu t’appelles ? »

Je continuai de le fixer, ne détachant pas mon sourire des lèvres.

« Bonjour ! ^^ »

Bonjour ? Quelqu’un était venu au lac ? Chose inhabituel, car il n’y a presque jamais personne ici. Mais avant même de me retourner vers la personne, je remis mon cache-œil. Je voulais épargner ce genre de spectacle…Quand je tourna la tête, je pus constater que c’était une jeune fille…Elle me rappel quelqu’un. J’ai du l’apercevoir pendant un cours. Bref on s’en fiche. Pourquoi est-elle là à me sourire ? Qu’est-ce qui la rend si joyeuse ? La vie est cruelle, la vie est injuste alors pourquoi sourire ainsi ? Je la fixa longuement de mon œil glacial. Je n’avais pas l’intention de lui répondre. Je n’avais pas envie de parler. Alors je tourna ma tête vers le lac, essayant d’oublier la jeune fille.

« Je m’appelle Natsumi ! ^^ Et toi tu t’appelles ? »

Qu’est-ce que cela peut lui faire de comment je m’appel ? On est pas amis et je ne veux pas le devenir. Moi qui pensais être tranquille en prenant un air froid et distant. C’est raté…Je pensa un instant à mes parents. Ils n’auraient sûrement pas aimés que je réagisse comme cela.
Je soupirai et tourna à nouveau mon regard vers Natsumi. Je suis poli alors autant me présenter.

« Hisashi… »

Voilà c’est fait, contente ? Maintenant va t’en. Laisse moi tranquille avec ma souffrance…J’enleva mon manteau, je commençais à avoir chaud avec ce soleil. J’étais donc maintenant en chemise noire à manches courtes. La jeune fille était encore là…J’espère qu’elle ne va pas s’installer à côté de moi…Au pire j’irai m’installer ailleurs.
Je n’avais aucune envie de lui parler, alors il n’est pas nécessaire qu’elle reste ici avec moi, et puis cette façon de sourire…Tch à quoi bon sourire ? Surtout sans raison.
Je baissa la tête un moment. Je me voilais la face. C’était faux. J’avais envie de parler, j’avais envie de dire tout ce que j’ai sur le cœur, j’avais envie de hurler ma souffrance…J’avais envie de m’éloigner de la solitude. Je traine mon passé derrière moi, comme un boulet accroché au pied d’un prisonnier.
Je suis seul et j’aimerai que ça change. Mais il m’est interdit d’avoir des relations amoureuses ou amicales. Mon groupe ne me le permet pas.
Mais je n’ai jamais obéis à aucune règles. Alors pourquoi commencer ?
Je ramena mes genoux vers moi, croisa mes bras dessus et y déposa ma tête.

« Pourquoi tu reste là avec moi ?… »

Je ne parle pas souvent, voir même pas du tout C’est une grande première. Mais ça sera de courte durée, il ne faut pas qu’elle s’attende à une grande conversation avec moi. Je regardai le lac. Il était calme lui aussi. Seul le vent venait jouer avec lui, créant de petites ondulations sur l’eau. J’en est assez de penser à mon passé. Il me ronge de l’intérieur.
Je me suis recroquevillé sur moi-même à cause de lui.
Je ne suis plus le même qu’avant. Cela fait trois ans que j’ai arrêté de sourire. Trois longues années. Ils me manque tellement.
Je sentais mon œil se remplir de larme. Pleurer…Je fais ça souvent.
C’est ma façon de décompresser. D’alléger ma souffrance.
Mon regard était toujours tourné vers le lac. Une larme perla sur ma joue. Le vent vint la cueillir et la déposa dans la vaste étendu d’eau…

« Hisashi … »

Eh ben ! Il en avait mit du temps avant de répondre. Alors ce garçon s’appelait Hisashi …
Le jeune homme enleva son manteau. C’est vrai qu’il faisait très chaud, quelle idée de porter un manteau …
Il ramena ses jambes contre lui et mit sa tâte dans ses bras.

« Pourquoi tu resta là avec moi ? … »

Ah, qu’Est-ce qu’il est gentil ce garçon ! M’enfin, ça ne me dérangeais pas, au contraire !
J’adorais parler avec des personnes froides. Je ne sais pas pourquoi, mais des fois, elles me font rires.
Ca me donne un peu l’impression de parler toute seule, mais j’aime leurs parler.
Hisashi regarda de nouveau le lac, qui était très calme, comme très souvent d’ailleurs.
C’est alors que je vis une larmes couler le long de sa avant avec d’être portée par le vent.
Ce jeune home souffrait, il avait du avoir un passé difficile, comme le mien d’ailleurs.
Le sien était peut être beaucoup plus douloureux … Même si cela faisait des années que je n’avais pas revu ma mère, elle me manquait toujours autant … Je ne m’en étais pas vraiment remis.
Voir ce garçon dans cet état me faisait de la peine, même si je le connaissais à peine, je n’aimait pas voir les gens souffrir en silence. Je m’approchai un peu plus de lui, et lui dit d’une voix douce :

« Qu’Est-ce qui ne va pas … ? »

Bien sûr, je n’attendais pas vraiment de réponse de sa part. Il ne voulait sûrement parler de ce qui le faisait souffrir, et ce n’est pas moi qui allais l’obliger. Moi qui, d’habitude, n’avais pas de mal à parler, là je ne savais plus quoi dire.
Peut être voulait il rester seul ? Oui, peut être que c’Est-ce qu’il voulait, mais rester seul n’arrangerait rien.
Si j’ai pu arriver jusqu’ici en gardant mon sourire, c’est grâce à mes amis, grâce à ceux qui étaient à mes côtés pendant toutes ses années… En parlant de ses problèmes, il pourrait se libérer un peu, mais s’il ne voulait pas, c’était son choix.

Quand j’étais en en présence de quelqu’un, j’ai toujours détesté rester comme ça, sans rien faire.
Hisashi n’allait sûrement rien dire de plus, et si je devais continuer de parler toute seule … Et bien je le ferais.
On me dit souvent que je suis trop bavarde, ce qui est vrai. J’aime parler, même si la personne ne me réponds pas.
Ca donne peut être l’impression de parler à un mur, mais je n’arrête pas
Je saisis mon sac, et en sortis un paquet de bâtonnets de chocolat. J’étais bavarde, mais aussi très gourmande.
Quand je ne men sentais pas bien, le chocolat me réconfortais déjà un peu, c’est bizarre, mais c’est vrai.
J’ouvris le paquet, et le tendis a Hasashi, affichant de nouveau un gentil sourire.
Ne me demandez pas pourquoi je souriais. Je souris tout le temps, quand je me sens bien.

« Tiens, tu en veux ? ^^ »

Je ne le connaissait même pas encore, mais je n’aimais pas le voir dans cet état.
J’étais prête à l’aider.

Je l’entendit s’approchais de moi. Je ne bougeai pas d’un pouce. Peut-être qu’un peu de blah blah avec quelqu’un me ferai du bien…Qui sait.

« Qu’est-ce qu’il ne va pas…? »

Hm ? Ho non, génial. Elle avait du me voir pleurer. On ne se connaissait pas, mais elle faisait tout comme. Je lui parlais froidement, et elle…Elle continuait de me parler gentiment. Je n’ai pas l’habitude d’être un grand bavard, surtout en ce qui concerne de mon passé. Mais peut-être pourrais-je faire exception avec elle. Elle a l’air si gentille…
Je ne sais pas si je dois lui en parler. J’hésite. Rien que d’y penser, je sens mon cœur se serrer. La plaie était loin d’être guérit. Qu’est-ce qu’il fallait que je fasse pour être heureux ? Suis-je destiné à souffrir ? Si c’est le cas, alors pourquoi continuer. Il fallait que j’en parle. Ce n’est pas bon de garder tout pour soit. On devient une sorte de bombe prête à exploser à tout moment. Et cela, ce n’est jamais très bon. Cela fait trois ans que je garde mon passé pour moi. Il serai peut-être tant que je déballe tout ce que j’ai sur le cœur. Je suis sûr que je serai soulagé…Ou pas. Et voilà je pense trop. C’et comme un moment d’absence, je ne peux pas m’empêcher de plonger dans mes pensées. Je me tourna légèrement vers elle. Prêt à tout lui raconter. Tout ce qu’il s’était passé ce jour là.

« …Je n’en ai jamais parlé à qui que ce soit avant toi. »

Et c’est vrai. On m’a souvent demandé ce qu’il m’étais arrivé. Mais je n’ai jamais rien dis.

« J’avais seize ans, mes parents et moi on rentraient d’une balade en forêt. Rien de bien méchant jusque là. Le problème c’est que…pendant le chemin du retour, quelqu’un nous suivait. Et ce quelqu’un était un homme armé. Qui a tué mes parents sous mes yeux, comme ça… »

Les larmes de mon seul œil valide n’arrêtaient pas de couler. C’était tellement douloureux d’en parler. J’avais l’impression de le revivre. Je vais mal dormir ce soir…

« …Ensuite il s’était attaqué à moi…Il m’a crevé l’œil et coupé une partie de mon visage…. »

Je préfère ne pas parler du viol…C’est assez humiliant comme ça…
J’avais mal au cœur. J’avais envie de vomir. Pourquoi je n’ai pas essayer de l’arrêter avant qu’il ne tire sur mes parents ? Parce que je n’étais qu’un garçon, un simple adolescent. Que peut-on faire seul, face à un meurtrier ? On ne peut rien faire. A part être spectateur.
Peu de temps après, la jeune fille me proposa des sucreries. Mais je n’avais vraiment pas faim. Je ne mangeais pas beaucoup d’ailleurs.
Mais ça tout le monde s’en fiche. Je hochai donc la tête, pour lui montrer que je n’en voulais pas. Elle avait toujours ce sourire. Comment faisait-elle ?

« Pourquoi…Pourquoi tu souris comme ça ? Sans raison… »

Oui pourquoi. Je me le demande.
Bizarrement, le fait d’être avec elle…Me réchauffais un peu le coeur.

« Je n’en ai jamais parlé à qui que ce soit avant toi … »

Alors il allait me raconter ? Il me connaissait à peine … M’enfin, parler ne peux que lui faire du bien.
J’étais prête à l’écouter.

« J’avais seize ans, mes parents et moi, on rentrait d’une balade en forêt. Rien de bien méchant jusque là.
Le problème c’est que … pendant le chemin du retour, quelqu’un nous suivait. Et ce quelqu’un était un homme armé, qui a tué mes parents sous mes yeux, comme ça … »

De lourdes larmes commencèrent à couler le long de sa joue.
Rien que de le voir dans cet état, me rendait triste à mon tour. Voir ses parents mourir sous ses yeux, c’est horrible…
Je me doutais qu’il avait eu un passé difficile.
Hasashi reprit :

« … Ensuite il s’est attaqué à moi … Il m’a crevé l’œil et coupé une partie de mon visage… »

Voilà donc ce qui est arrivé à son œil …
Comment faisait il pour vivre avec tout ça sur le cœur ?! De plus, il fait partie du groupe Aikemasen … Personne ne l’écouterai là bas … Quelle idée de s’inscrire dans cette section lorsque l’on porte un passé si douloureux sur le cœur …

« Pourquoi … Pourquoi tu souris comme ça ? Sans raison … »

J’aurais du me douter qu’il allait me demander ça … Toute les personne comme lui me posait la question.
Moi-même, je n’avais pas la réponse. C’était dans ma nature de sourire, et les gens me connaissaient surtout pour ça.
Un sourire peu libérer tout les sentiments qu’on ressent, tout comme un simple regard peu le faire.
Moi, quand je ne parle pas, je souris, c’est tout, c’est comme ça.
Je leva le regard vers Hasashi.

« Eh bien … Je ne sais pas vraiment… J’ai toujours eu l’habitude de sourire, même quand je vais mal. Cela me permet parfois de cacher ma souffrance. J’ai perdu ma mère quand j’étais plus jeune, elle a été tuée par des hommes … qu’elle considérait comme … ses amis. Depuis, mon père m’avais privée de toute liberté. Je me suis enfuit de chez moi et c’est ma tante qui m’a élevée.
Quelques fois, comme ça, par moment, ma mère me manque, et mon sourire me permet de cacher ma tristesse.
… Je n’ai pas vraiment d’explication, c’est juste que c’est dans ma nature de sourire tout le temps. »

C’était aussi dans ma nature de parler tout le temps, mais qu’Est-ce que j’y peux ?
J’aimais sourire et j’aimais parler, c’est Tout.

« … Pourquoi Est-ce que tu t’es inscrit dans le Groupe Aikemasen ? …
Là bas, personne ne parle, personne ne t’aurai écouté … Si je n’avais parlé à personne jusqu’ici … Je ne serai même plus la même … Si j’ai pu garder le sourire, c’est bien grâce à mes amis … »

Les élèves de la section Aikemasen et ceux de la Section Ai Yuukou étaient dans la même classe.
Moi, en 3ème année, je dans la même classe que des élève de l’autre groupe.
Comment peuvent ils rester comme ça, sans se faire d’amis ? …

Elle me raconta à son tour son passé. Alors elle aussi à perdu sa mère.
Comment peut-on empêcher un enfant de vivre sa liberté ? C’est inhumain…Tellement cruel. Je ne savais pas vraiment quoi répondre à ça. Il n’y avait certainement rien à dire. Je me contentais de la regarder, essuyant le chagrin sur mon visage. Puis elle leva son regard vers moi.

« …Pourquoi est-ce que tu t’es inscrit dans le groupe Aikemasen ?…là bas, personne ne parle, personne ne t’aurais écouté…si je n’avais pas parlé à personne jusqu’ici…Je ne serai même plus la même…Si j’ai pu garder le sourire, c’est bien grâce à mes amis. »

Des amis ? Je ne suis même plus certain de savoir ce que sais. C’est vrai que dans notre groupe, on est tous froid et distant. Avec tout le monde, que ce soit avec l’autre groupe, ou même entre nous. Je ne connait pas les noms de mes « camarades » de classe. C’est peu être pour ça que j’ai choisis cette section. Tout le monde s’isole, tout le monde garde tout pour soit même. Je suis comme ça. Oui, je suis seul, je garde mes problèmes enfouis au plus profond de moi-même.

« Après ce que j’ai vécu…Je n’avais franchement pas envie d’être entouré…Et je n’ai pas changé d’avis… »

Pourquoi je me mens à moi-même ? J’ai envie d’être entouré au contraire. Mais je suis sûr que je serai incapable de me faire le moindre amis. Puis ma cicatrice me démangea. C’est une chose très désagréable, surtout que la plupart du temps, cela arrivait en publique. La démangeaison était vraiment importante. Mais je ne voulais pas qu’elle voit cette horrible cicatrice…J’hésita un moment. Puis enleva mon cache-œil, pour pouvoir enfin calmer la démangeaison…Mais peut-être que je ne laissais pas assez mon « œil » respirer. Je le laissais toujours cacher, à l’abris des regards indiscret. Maintenant qu’il était exposé à la lumière du soleil, je n’osais plus regarde Natsumi.
Pourquoi je régissais comme ça ? Qu’est-ce que j’en ai à faire de sa réaction ? Pourquoi j’avais peur de celle-ci ? Trop de questions venaient troubler mon esprit…Je préféra regarder le lac, lui au moins ne me dira rien.

« Après ce que j’ai vécu … Je n’avais franchement pas envie d’être entouré… Et je n’ai pas changé d’avis … »

Au contraire, être entouré de personne aurait été mieux pour lui … Mais bon, c’est son choix.
C’est alors qu’il enleva son cache œil après un moment de silence.
Puis il regarda le lac, comme si il avait peur de la réaction que j’aurai.
Il ne fallait pas. Peut être que les autres se moquaient de lui à cause de ça, mais pas moi.
Voulant éviter de l’embêter avec ça, je ne dis rien. J’observai un moment le lac, puis m’approcha de lui en me penchant vers l’avant. Je lui dis, affichant mon sourire habituel :

« Tu ne te sens pas mieux après avoir parlé ? Ca doit t’alléger un peu le cœur non ? »

Je continuais de le fixer, n’attendant pas spécialement de réponse.
Tout était calme. Hisashi ne semblait pas vouloir parler.
Ca me gênait un peu de rester comme ça, sans rien dire, sans rien faire.
Pourquoi ne pas faire une balade autour du lac ?
Ne détachant pas mon sourire des lèvres je lui dis :

« Si On allait faire une petite balade autour du lac ? ^^ Ca te ferait du bien non ? »

Sur ces quelques paroles, je me leva et attrape le bras de Hisashi.

« Viens ! ^^ »

Je n’étais pas sûre qu’il accepte de venir. M’enfin, s’il refuse, j’aurais au moins essayé.
En tout cas, ce n’était pas en restant planté là, qu’il allait se sentir mieux.
Il faisait beau, il n’y avait pas de nuages, le temps était bon, alors pourquoi rester assis ? Moi, j’avais une folle envie d’aller jouer au bord du lac, mais avec Hisashi, ça n’allait pas être si facile.
Je voulais le voir sourire au moins une fois. Non, je ne pensais pas que c’était impossible.
Je ne bougeais pas, tenant toujours son bras, attendant de voir une quelconque réaction de sa part.

Je regardais toujours le lac, fuyant le regard de Natsumi. J’avais peur qu’elle se moque de moi. Quoi que, à en juger par sa personnalité ça ne serait pas son genre. Non au contraire. Elle s’approcha de moi en se penchant en avant, toujours entrain de sourire.

« Tu ne te sens pas mieux après avoir parlé ? Ca doit t’alléger le cœur non ? »

Me sentir mieux ?…Oui et non. Ca me fait du bien oui, parce que je le gardais pour moi depuis très longtemps. Et non…En reparler me faisais souffrir…Je revoyais toutes les images dans mon esprit. Ca me hante, ça me hantera toujours. C’est quelque chose que je ne pourrai pas fuir. Mon passé me poursuivra toute ma vie.

« …Pas vraiment… »

Je la plaint, elle essaye de faire la conversation et moi j’aligne à peine trois mots. Je ne suis pas un grand bavard. Pourtant avant je l’étais, un vrai moulin à parole. Mais j’ai perdu l’envie de parler, de communiquer avec le monde. Je n’avais plus envie de rien. Et encore aujourd’hui je me demande si j’ai envie de quelque chose. Natsumi me regardait toujours. Qu’attendait-elle de moi ? Je ne suis pas une personne intéressante. Je ne parle pas, je ne souris pas, je rigole encore moins…Je suis vide d’expression. Je ne l’avais pas remarqué, mais j’étais de face, face à son visage. Mon œil invalide était à peine caché par quelques mèches.

« Si on allait faire une petite balade autour du lac ? ^^ Ca te ferait du bien non ? »

Elle se leva et me prit le bras. Je la regarda un peu surpris. Pourquoi ce donnait-elle tant de mal avec moi ? Je ne comprends pas pourquoi cette fille veut passer du temps avec moi. J’hésitais un instant. Puis me leva à mon tour. C’est là que je réalisa qu’elle était bien petite à côté de moi.
Je ramassa mon manteau et mis mon cache-œil dans ma poche. Cette partie de mon visage avait aussi le droit au soleil.

« Si ça te fait plaisir… »

Elle avait l’air si enjouée à l’idée d’être avec moi, alors autant lui faire plaisir jusqu’au bout. Marcher me fera du bien et m’empêchera d’avoir de mauvaises idées.
Je commença à marcher. J’aime ce genre de journées, où il n’y a aucuns nuages, peu de vent et beaucoup de chaleur. Ca me réchauffer le cœur, lui qui est si froid.

« …Dès fois j’en ai assez de vivre….Je suis fatigué de souffrir.. »

Je me surpris encore à prendre la parole. Je fais de gros efforts en peu de temps.
Plusieurs fois j’ai tender de mettre fin à mes jours. J’ai fais plusieurs aller-retours à l’hôpital…Ce que je fais le plus souvent, c’est de me taillader les veines, je garde quelques cicatrices de mes idées noires.

Hisashi se leva, prit son manteau et mit son cache œil dans sa poche.

« Si ça te fais plaisir … »

Il marchait à mes côté et me dit :

«  … Des fois j’en ai assez de vivre … Je suis fatigué de souffrir … »

A l’entente de ces paroles, je sentis une légère colère monter en moi.
Je n’aimais pas entendre les gens dire ça.
Comme si mettre fin à sa vie arrangerai les choses !
J’attrapai de nouveau son bras et me posta devant lui, l’empêchant ainsi d’avancer.

« Et tu crois que ça arrangerais les choses peut être ? C’est vraiment bête de dire ça …
Pourquoi tu n’essaye pas d’oublier … d’oublier ton passé. Tu ne peux plus revenir en arrière, tu le sais très bien.
C’est en essayant d’oublier que moi, j’ai pu arriver jusque là et retrouver mon sourire. »

Je comprenais que c’était difficile d’oublier un si dur passé … Mais c’était la seule solution.
Il n’allait pas continuer à souffrir comme ça, seul, dans son coin.
Il se faisait du mal à lui-même.
Je ne l’avais toujours pas lâcher, je n’attendais aucune réponse.
Je voulais juste lui faire comprendre que ça ne servait à rien.
L’air se faisait de plus en plus frai. De légère brises passaient parfois, faisant voler mes cheveux.
Mon regard se reposa sur Hisashi. Mon sourire s’était effacé. Et puis, ce n’était vraiment pas le moment de sourire.

« Je veux t’aider … Dis moi ce que je peux faire … »

Je continuais de le fixer, sans rien dire.

A peine avais-je prononcé ces mots, que Natsumi m’attrapa à nouveau le bras et se posta devant moi. M’obligeant ainsi à m’arrêter. Quoi ? Qu’est-ce qu’elle a ? Elle va me faire la morale c’est ça ? Tch Je n’ai pas besoin que l’on me la fasse…

« Et tu crois que ça arrangerai les choses peut-être ? C’est vraiment bête de dire ça…Pourquoi tu n’essaye pas d’oublier…d’oublier ton passé. Tu ne peut plus revenir en arrière, tu le sais très bien. C’est en essayant d’oublier que moi, j’ai pu arriver jusque là et retrouver mon sourire. »

Oublier mon passé…C’est ce j’essaye de faire, mais ça ne marche pas.
Il est toujours derrière moi, je sais très bien qu’on ne peut pas revenir en arrière. De toute façon, même si je le pouvais, qu’est-ce que j’aurais fais ? Regarder mes parents mourir une deuxième fois ? Non merci…
Natsumi ne m’avais toujours pas lâcher le bras, elle me regardait…Tiens elle ne sourit plus.

« Je veux t’aider…Dis moi ce que je dois faire… »

…M’aider…Et comment ? Je n’en sais rien. Tout cela commence à m’énerver. Je n’ai pas besoin d’aide…Je lui fis lâcher mon bras.
Mon regard devint glacial….

« Tu ne peut rien faire pour moi…Même moi je ne sais pas quoi faire pour arrêter de souffrir…Il vaudrait mieux que tu me laisse tranquille. »

Oui je pense que c’est mieux ainsi. Qu’elle me laisse tranquille dans ma solitude. Je n’ai besoin de personne…Personne…A qui je vais faire croire ça ? Moi-même je ne me crois pas. Mais je ne veux pas qu’elle se soucis de moi comme ça, surtout qu’on ne se connait pas.
Je commençais à marcher, m’éloignant d’elle.

*Je vais rentrer …*

Rentrer et me retrouver seul ? Je me stoppa dans ma marche. Rester seul n’était pas vraiment la solution à mon problème…Je tourna ma tête vers Natsumi, la penchant légèrement en arrière. Je la regardais de mon œil valide…Si elle veut m’aider alors…

« Reste avec moi…. »

Je l’avais limite supplié, mais c’est vrai je ne veux plus être seul.
Je veux arrêter de souffrir. Je veux qu’elle m’aide…Même si je n’ai pas le droit d’avoir de relations, je m’en fiche…Je désobéis aux règles…Je veux être entouré de personnes…